GIRATOIRE DES TATTES : Stéphane DAFFLON

Publié le 28 février 2018
Stéphane DAFFLON (« IN010 »)

Sur l’écran d’ordinateur de Stéphane Dafflon – son outil de travail indéfectible – les formes se construisent, se déforment, se combinent et se déplacent, les angles d’un carré s’arrondissent, un cercle s’ovalise, une ligne s’étire en se courbant ou s’amincit pour n’être plus qu’une pointe. L’artiste semble s’inscrire, par une apparente proximité formelle, dans une mouvance de transmission de l’art abstrait légué par le modernisme radical. En Suisse, en particulier, les recherches picturales théorisées par Max Bill ont influencé durablement les peintres. Mais si la filiation est importante, elle est aussi rebelle. Celle-ci, dès les années 1960 a tiraillé l’abstraction et pris à rebours la position des modernes qui associaient dimensions spirituelles et mystiques à la démarche abstraite. Il n’y a pas d’image dans le travail de Stéphane Dafflon, pas plus qu’il n’y a trace des idéaux historiques de la modernité, mais une recherche du rythme visuel qui s’exprime parfaitement dans l’affiche qu’il a conçue pour le giratoire des Tattes. Il y entrelace deux couleurs, entre un premier et un deuxième plan. Le motif, répétitif, suggère une direction, comme le ferait la signalétique routière à laquelle l’affiche se substitue. Elle crée aussi une continuité entre les 4 exemplaires qui sont installés simultanément sur les 4 faces de la structure du giratoire, formant un long bandeau virtuel.


Stéphane Dafflon est né à Neyruz (1972). Il vit et travaille à Lausanne.