GIRATOIRE DES TATTES : Elisabeth LLACH

Publié le 18 août 2017
« Burlesque et juteuse, la mascarade mortuaire invite à la danse ». Tirant profit du format standardisé de l’affichage urbain, Elisabeth Llach a choisi d’isoler un détail d’une peinture au format allongé, la répétition de l’image autour du giratoire créant une ronde. Des figures fantomatiques se détachent à la peinture blanche sur un fond noir, rehaussées par endroits de pointes colorée. À la fois inquiétantes et joyeuses, elles s’inscrivent dans la tradition picturale des danses macabres. Ce motif, apparu dans les pays du Nord au 14e siècle, a été lu par les historiens comme une réponse aux famines, guerres et épidémies qui confrontaient alors brutalement l’homme à sa disparition. Vivants et morts y étaient représentés gaîment entrelacés, sans distinction de genre ou de métier, rappelant l’égalité des tous devant la Grande Faucheuse. Ici les personnages, qui semblent tous féminins, évoquent aussi bien l’univers carnavalesque par leurs costumes que celui des mannequins des magazines féminins par leurs postures. Transformer une image familière de façon à la rendre étrangement inquiétante, ou du moins troublante, fait partie des stratégies d’Elisabeth Llach pour questionner les potentiels et les limites de la représentation et leurs effets sur le spectateur.

Elisabeth Llach est née à Neuchâtel (1970). Elle vit et travaille à La Russille.