Les 100 ans de la fanfare
100 ans, ça se fête ! 100 ans, c’est l’âge de la Fanfare Municipale de Collonge-Bellerive.
Pour en savoir plus, son président, Benoît Cerutti et son directeur, Vincent Ducrot, ont répondu aux questions de l’Echo.
Quelle est la genèse de la fanfare à Collonge- Bellerive ?
Benoît Cerutti (BC) : La première esquisse de fanfare sur la commune peut être remontée au XIXe siècle, avec une première tentative infructueuse de monter un collectif.
Cependant, l’association telle qu’on la connaît de nos jours remonte à 1925 : alors que le Maire de l’époque avait invité la fanfare d’Hermance aux promotions scolaires cette année-là, cela a donné des idées à certains communiers et, le 18 septembre 1925, l’Union Musicale « l’Avenir » est née, puis renommée en Fanfare municipale dès 1926.
Elle restera active jusqu’à la mobilisation militaire, en 1939, où les répétitions deviendront plus éparses, la composition d’alors étant très majoritairement masculine.
Au sortir de la guerre, en 1945, l’engouement reprend et perdurera. Il est intéressant de noter que la mobilisation militaire et la période Covid, furent les seuls moments durant lesquels la pratique a été suspendue. Un tel constat est réjouissant et démontre la motivation des membres. Pour nous, l’engagement des personnes autour de la musique en tant que passion commune est fondamental et permet des synergies humaines bienvenues. Les fanfares et orchestres ne se limitent pas à la musique, elles jouent aussi un rôle social.
Parfois même des familles s’y créent ! Ce sont des lieux de rencontre et d’échanges qui participent au lien social dans une commune.
Proposez-vous des formations permettant aux musiciens en devenir d’acquérir de l’expérience musicale ?
Vincent Ducrot (VD): Absolument ! Depuis les années 1970, l’école de musique a été mise en place, par mon prédécesseur, afin de transmettre la passion musicale aux plus jeunes et permettre de former des musiciens qui rejoindront ensuite la fanfare.
Nous sommes très attachés à ce double rôle, permettant à la fois la formation de débutants au sein de l’école et la pratique de musiciens expérimentés dans la fanfare.
Nous proposons des cours avant même le premier anniversaire de l’enfant, avec un cours de découverte et d’expérimentation des sons par les tout-petits. Il est possible d’apprendre seulement le solfège ou la pratique d’un instrument, ou de combiner les deux. Aujourd’hui, nous enseignons à plus de trente élèves, ce qui nous enchante.
En plus, nous avons lancé depuis la rentrée scolaire 2023 un programme visant à confronter et familiariser les enfants de l’école de Collonge à la pratique collective d’un instrument : concrètement, en collaboration avec l’équipe scolaire, nos professeurs de musique interviennent dans deux classes d’enfants de 7 à 8 ans, à raison d’une heure par semaine. Ainsi, les enfants peuvent découvrir la flûte, les bois ou les cuivres alors qu’ils n’en auraient peut-être autrement pas eu l’occasion. Cela nous permet d’organiser une représentation au printemps avec tous les élèves et, pourquoi pas, susciter des vocations.
B.C. : La musique - et son enseignement- constitue le socle des politiques culturelles. C’est l’art le plus accessible et fédérateur, au cœur des pratiques en amateur, dès l’école et tout au long de la vie. N’oublions pas que la découverte tôt d’un instrument peut mener loin.
Combien comptez-vous de membres et quels instruments sont-ils représentés ?
V.D. : La fanfare est un orchestre d’harmonie, c’est-à-dire qu’il comprend à la fois des instruments de la famille des bois, des cuivres et des percussions. Nous sommes environ une vingtaine à nous produire régulièrement.
La fanfare fête ses 100 ans cette année, auriez-vous une anecdote ou un souvenir particulièrement marquant à partager ?
B.C : 100 ans, c’est aussi l’âge du renouveau et nous avons décidé cette année de clarifier le nom, pour s’appeler officiellement « Harmonie Municipale de Collonge-Bellerive », ce qui correspond mieux à notre formation actuelle. Pour faire un clin d’œil sur le passé, lorsque nous avions organisé la Fédération en l’an 2000, une pièce avait été écrite pour l’occasion, par V.D.
V.D. : Effectivement, c’était une marche intitulée « HCB-FCB », pour « Harmonie Collonge-Bellerive, Fanfare Collonge-Bellerive ». Il est intéressant de voir, qu’il y a 25 ans déjà, la notion d’harmonie était déjà dans les esprits, et il serait opportun de ressortir ce morceau, comme symbole de la transition.
La fanfare est une association culturelle soutenue par la commune, quel type de soutien est octroyé ?
B.C. : Le soutien communal est de deux ordres : financier, tout d’abord, avec le subventionnement accordé au fonctionnement de l’école de musique, et d’autre part, par la mise à disposition du local, qui a été récemment rénové et agrandi, pour augmenter sa capacité d’accueil.
À l’occasion de quels évènements est-il possible d’entendre une représentation de la fanfare ?
B.C. : Outre les traditionnelles représentations lors des promotions scolaires, de la fête nationale ou des Mérites collongeois, nous tentons d’organiser deux concerts par an, généralement en hiver et au printemps.
Mais cette année, forcément, nous prévoyons un évènement spécial le 20 septembre, pour fêter notre centenaire. Au programme : kiosques à musique de la RTS en matinée puis représentations musicales, repas et ambiance festive jusque tard dans la soirée.
V.D. : N'oublions pas de citer que durant cette journée sera dévoilée une œuvre commandée spécialement pour l’occasion auprès d’Alexandre Manoukian, compositeur de renommée mondiale mais enraciné dans la commune, puisqu’il s’agit du petit-fils de Madeleine Surget, ancienne conseillère municipale de la commune !